Revue de presse du 1er avril 2014#
Intro#
Ouf ! Il y a des semaines comme ça où on n'arrive vraiment pas à sortir la tête de l'eau ! N'allez pas croire que l'on essaye de vous mener en bateau et qu'encore une fois on est juste à la bourre ! Non, non promis cette fois-ci on a un sacré paquet de bonnes excuses : déménagement, enchaînements de déplacements, dates limites pour un article, changement d'heure, etc. Alors oui, les plus râleurs d'entre vous diront que l'on se noie dans verre d'eau, mais ces derniers temps nos agendas respectifs nagent en eaux troubles ; ajoutez à cela les vagues incessantes d'actualité et vous aurez une équipe de contributeurs qui rame pour tenir les délais !
Cette semaine (enfin la semaine dernière donc...), c'est le calme plat du côté des sorties de la semaine avec seulement le couple GeoServer et GeoTools. Côté client, nous vous recommandons de jeter l'ancre près de Leaflet DVF, boîte à outils dont les possibilités devraient vous tenir à quai pendant un moment. Ne ratez pas la criée des actualités en tout genre sur l'évolution de la relation entre les données IGN et OSM ou encore le renforcement de la politique open source chez ESRI. Bref, encore de quoi rester bouche bée devant tant d'actualité dans notre domaine favori !
Bonne plongée géomatique, @ plouf !
Sorties de la semaine#
Le couple GeoServer 2.5 et GeoTools 11.0#
L'inséparable couple GeoServer et GeoTools annonce une nouvelle version. Commençons par GeoServer qui passe en 2.5.0 et GeoTools qui se voit attribué le numéro 11.0. Pas de grand changement, mais l'ajout de nouvelles fonctionnalités et l'habituelle correction de bugs.
Client#
Leaflet DVF#
Ce n'est pas vraiment une actu, mais si je me trompe pas, nous n'en avons jamais parlé sur Geotribu ! Rectifions le tire.
DVF comme Data Visualisation Framework, de quoi s'agit-il ? Tout simplement d'un plugin Leaflet intégrant tellement de choses que je ne sais pas pour où commencer, allez ! Je me lance !
- L'affichage de nombreux type markers
- L'affichage de symboles proportionnels
- ou encore L'intégration de Panoramio
Même la célèbre carte de Charles Minard a sa place. Vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour passer à l'action par ici!
QGIS pour le grand public#
Souvent décriée, moquée, la police Comic Sans n'est pas considérée de manière sérieuse, mais son aspect enfantin la rend aussi attachante.
L'application QGIS évolue de manière très rapide, avec son lot de fonctionnalités. Une crainte exprimée par la communauté des développeurs est que l'application devienne trop sophistiquée, complexe si bien qu'elle peine à acquérir un large public, notamment jeune, alors même que beaucoup d'espoirs se fondent autour de la démocratisation de la cartographie.
Parfois, il suffit d'une idée très simple pour faire progresser les choses. Aussi les développeurs ont-ils eu l'idée de créer une version de QGIS refondue totalement en Comic Sans afin de rendre l'application moins austère, plus rigolote au premier abord.
Souhaitons beaucoup de succès à cette esthétique funnisée !
Analyse de réseaux hydrauliques dans QGIS#
Oserai-je dire que les informations coulent à flot sur QGIS en ce moment, avec l'annonce de ce nouveau plugin c'est la sixième RDP depuis début 2014 où l'on parle de ce formidable outil. Annoncé sur gisblog ce plugin de simulation des réseaux hydrauliques a été réalisé par Oslandia, publié en GPL il intègre un autre outil libre Epanet pour le modèle mathématique. Une analyse plus approfondie permettra de le comparer à GHyhdraulics déjà publié qui semble offrir les mêmes fonctionnalités.
Logiciel#
ESRI, toujours plus opensource-friendly#
Nous avions manqué la nouvelle car elle nous avait semblé être un énième exercice de marketing de la part d'ESRI, leader mondial des technico-commerciaux en SIG, mais en y regardant de plus près, l'annonce a de quoi agréablement surprendre : au-delà des simples APIs ouvertes et disponibles sur leur GitHub, le code d'ArcView 8.3 va être libéré ! ESRI souhaite en effet s'impliquer dans la dynamique dite de l' "abandonware" ou abandogiciel si l'on en croit la fiche Wikipedia.
Précédée par la mise à plat des cycles de support des versions (voir l'annonce sur arcOrama), l'idée est de libérer les versions les plus anciennes de la suite logicielle, à commencer par la dernière de la dynastie ArcView, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ;). Certains pourront y voir un moyen de contrecarrer la progression des logiciels libres (QGIS et gvSIG en particulier) ou, plus tordu, de rendre un maximum d'utilisateurs dépendants en ancrant chez eux des habitudes d'utilisation... Mais soyons positifs et voyons-y un geste de bonne pratique qu'on espère suivi par d'autres éditeurs !
OpenStreetMap#
OSM dans l'Oculus ?#
Une semaine après le rachat d'Oculus, Facebook pourrait annoncer une première application. Très peu d’information ont fuité excepté une possible intégration des données d’OSM au projet. L'Oculus pourrait donc devenir un support d’aide a la navigation et ainsi une nouvelle interface carto. Imaginez les avantages d’une réalité augmentée couvrant la totalité du champ visuel associé au “like” en conduisant. D’ailleurs, les équipes de Rockstar Games seraient de la partie, anticipant les nouveaux usages d’applications ludiques et sociales pour la conduite.
OSM et l'IGN, la réconciliation !#
OpenStreetMap (OSM) a le vent en poupe. Plus une seule journée sans que l'on ne parle de ce fabuleux projet de cartographie libre. Nos espions se sont récemment infiltrés à l'Institut Geographique National (IGN) et ont réussi à glaner une nouvelle tout à fait incroyable. En effet, l'IGN a décidé de libérer l'ensemble de ses données au profit d'OSM. Malgré les tentatives de notre cher organisme pour impliquer les contributeurs, il faut avouer qu'avec à peine quelques centaines de contributions le succès n'était pas au rendez-vous. Qu'à cela ne tienne, faisant preuve d'une réelle volonté d'innovation et de changement de mentalité, M. Pascal Berteaud, l'actuel directeur de l'IGN, a décidé que la base OSM servirait dorénavant de référentiel cartographique. Bonne nouvelle pour le projet OSM, même si certains contributeurs se demandent comment intégrer ces données ayant certes une couverture du territoire plus homogène, mais bien moins précises, exhaustives et riches d'attributs.
La vérité sur SteveC#
Basculons maintenant à l'international avec cette annonce qui nous a on doit bien l'avouer pris de cours. Digne d'un roman d'Agathie Christie, nous connaissons enfin les petits secrets d'OSM. Accrochez-vous bien car ces derniers sont véritables tordus. En fait, Steve Coast (alias SteveC) est le fils illégitime de Bill Gates. En homme prévoyant, Bill Gates savait que Bing Maps allait devoir rivaliser avec d'autres projets commerciaux. C'est pourquoi, dans le plus grand secret et en toute clandestinité, il a élevé SteveC afin qu'un jour celui-ci lance un projet capable de faire trembler les plus grands. Beaucoup ont cru à cette histoire de SteveC, parcourant les rues de sa ville et décidant de faire partager ses traces. Traces qui sont maintenant au nombre de plusieurs millions grâce aux différentes collaborations. Honnêtement, un seul homme et à peine quelques années plus tard plus d'un million de contributeurs, une architecture informatique mondiale... Il ne faut tout de même pas nous prendre pour des bleus. SteveC peut dire merci à l'argent de papa Bill Gates pour avoir financé tout cela ! Cela apporte en tout cas un nouvel éclairage sur le passage de SteveC chez Bing, sur l'intégration des images Bing au projet OSM, etc.
Google#
Pegman, un indien dans la ville#
Pegman, votre guide au sein de l'application Google Street View dévoile sa véritable identité, à travers l'application Urban Jungle! C'est comme votre Google Street View habituel avec de la verdure en plus, des plantes, des arbres, de l'herbe, la jungle quoi! C'est Mimisiku, le jeune indien du film un Indien dans la ville qui est derrière cette application! Oui, oui rien que lui, il gère aujourd'hui une équipe de développeurs chez Google. Pour plus d'info consultez cette page.
Google Maps et les pays émergents#
Devant l'essor des pays émergents, Google entend déployer des architectures spécifiques visant à favoriser l'accès à l'information de la Toile, en particulier dans les zones désertiques, mal desservies en modes de télécommunication.
Si Google envisage de le faire grâce à des ballons, il pense aussi décliner une version de son service Google Maps en faveur des pays du Sud.
On peut se questionner sur l'origine du Nord en haut dans les cartes. Le site Al-Jazeera, dans un article, tente d'ailleurs d'y répondre. Certains verront dans cette hiérarchisation de la représentation la transcription d'une vision impérialiste, voire hégémonique du monde. Rappelons-nous comment la projection utilisée par Google favorise les pays du Nord en les grossissant de manière exagérée.
Une version de Google Maps verra le jour dans quelques mois avec le Sud situé en haut de la carte. Ce service, appelé Google Spam, visera à réconcilier les usagers de l'hémisphère Sud avec la carte estampillée Google. En voici un petit aperçu :
Représentation Cartographique#
Nouveau carroyage de l'INSEE#
Depuis 2006 l'Institut national de la statistique et des études économiques utilise un carroyage carré dans ses études. Cette méthode demandant des approximations, on lui reproche bien souvent de générer des carrés toujours carrés de même que des grands et des petits carrés. Un ingénieur ayant participé aux travaux de R&D (mais souhaitant rester anonyme) rapporte que "Bien que la décision finale porte une très légère majorité pour la nouvelle forme triangulaire, nous n'excluons pas encore l'Hexagone, préféré des analystes chimistes ou encore l'Henicosagone soit celui qui apporte le plus d'efficience aux études". Les premiers débats furent houleux, aux dires du rapporteur de la commission, certains n'hésitant pas à qualifier de "Triologistes" les adeptes de la forme à 3 cotés, mais le carré ayant fait son temps et l'évolution n'attendant pas, il faudra désormais repenser notre façon de lire les cartes carroyées.
La question qui reste cependant en suspens est de savoir si l'on devra désormais parler de troyage, triyoage ou le terme carroyage sera-t-il conservé ?
Les cartes Stamen Design#
Nous ne vous présentons plus les cartes aquarelles de Stamen Design, elles ont fait l'objet de nombreux articles dans nos revues de presse. Il est temps pour nous de tout vous dire sur ces cartes, nous ne pouvons plus garder le secret. Informatiquement l'homme est incapable de reproduire la technique aquarelle, de nombreux développeurs se sont cassés les dents sur tout un tas d'algo, mais rien de bien intéressant au final. D'ailleurs, tous les tutos mis en ligne sont des fakes... Vous ne compreniez pas pourquoi ça ne fonctionnait pas chez vous? Vous avez désormais la réponse. Derrière les cartes de Stamen se cache en réalité une équipe de peintres professionnels qui travaillent en 3X8 pour peindre l'ensemble monde. Les peintures sont ensuite numérisées pour alimenter les serveurs cartographiques vous permettant d'accéder aux tuiles stylisées. Pour plus d'infos, rendez-vous sur ce blog, une des peintres témoigne.
Conférences#
Retour sur le GeoBeer Switzerland#
Comme annoncé dans notre revue de presse du 7 février, la semaine passée avait lieu la première édition du GeoBeer en Suisse romande. Un peu plus d'une cinquantaine de personnes issues de domaines plus ou moins proche de la géomatique étaient présentes pour assister aux différentes interventions de la soirée :
- « Open geodata + crowdsourcing : formule gagnante ? » Xavier Mérour, ASIT VD : Présentation du fond de plan ASIT VD, basé sur les données OSM et celles du cadastre
- « PPGIS 4 bufo bufo in URBANGENE » Stéphane Joost, EPFL-Lasig : Cartographie participative pour recenser la biodiversité dans la région du grand Genève
- « VaudGéo, la réalité virtuelle à l’aide des géomètres » Olivier Travaglini, OIT-VD : Application iPhone pour répérer les points de triangulation
- « Les Géodonnées et le Cloud : craintes ou perspectives ? » Jean-Luc Miserez, INSER SA
Le but de ces courtes présentations était aussi d'ouvrir le débat pour que les personnes présentes puissent échanger de manière conviviale autour de ces différents sujets. Alors après le « Geo », place à la « Beer » (rassurez-vous, il y avait aussi de l'eau...) : c'est donc avec de la bière locale à la main que le public a pu terminer la soirée.
Comme le veut la coutume, un compte rendu twitter est disponible.
Divers#
Est-ce que vous pensez comme un géographe ?#
Je pose la question à tout hasard, après être tombé sur cette vidéo, pendant que l'enseignement de géographie est menacé de disparition à Orléans, d'autres étudiants sont tout émoustillés par cet enseignement, la preuve en image:
Agloe est-elle dans une communauté d'agglo ?#
Amusante histoire que celle que nous conte Slate à propos de la ville qui existait, ou pas. On lira comment une ville inventée pour empêcher la copie d'une carte a eu pour effet de créer la ville. Alors contributeurs d'OpenStreetMap prenez garde à ne pas décaler le tracé de l'autoroute sinon il pourrait finir dans votre arrière cour !
INSPIRE : si tu nous donnes des ananas#
...nous on te met un noeud-papillon (©Annie Cordy) ! Hum, oui désolé, c'est la fatigue mais il faut dire que ce genre d'annonce a de quoi s'inquiéter des priorités de la commission de la norme INSPIRE.
Cette news toute officielle nous explique donc en gros, que comme personne n'avait encore réussi à comprendre le pourquoi du comment d'un ananas pour représenter une directive dédiée à l'information géographique et que cela lui donnait une image peu classieuse, voire sous-entendait qu'il s'agissait d'un programme tropical ou dont le travail est simplement saisonnier, il a été décidé d'abandonner ce logo au profit...d'un noeud papillon !?!
Certains crient enfin Victoria !
En bref#
- Où est-ce que les avions disparaissent ?
- Approche double-viewer côté client !
- Découvrir Suez Environnement par une cartographie en ligne
- Une présentation rapide des données ouvertes en Ile de France
- Le génie des cartes collaboratives
- Tweets sur le code sprint de Vienne
Commentaires
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