TileCache ou comment booster votre WMS#
Date de publication initiale : 11 septembre 2008
Qu'est ce que TileCache ?#
Afin que la technologie WMS puisse réellement prendre une ampleur suffisante, il fallait avant tout que soit réglé son principal défaut, sa lenteur. C'est ainsi qu'est né, suite à une réflexion de toute la communauté OpenSource lors du FOSS4G 2006, tileCache. En effet, celui-ci vient s'interfacer entre le serveur cartographique et le client afin de garder en cache toutes les images générées. Si un utilisateur demande à nouveau la même ressource, l'image étant déjà produite l'affichage n'en sera que plus rapide.
En résumé, tileCache est fait pour vous si vous utilisez un serveur WMS et que vous souhaitez augmenter de manière significative (rapport de 1 à 10) le temps de chargement.
Installer et utiliser tileCache#
Si cela n'est pas déjà fait téléchargez l'archive de tileCache.
Ensuite décompressez-la dans un répertoire accessible via un serveur web. Cela sera par exemple var/www/html (pour les linuxiens) ou votre répertoire htdocs si vous utilisez ms4w.
Vous devrez maintenant autoriser l'exécution de CGI pour le répertoire dans lequel tileCache est installé. Pour cela, éditez le fichier de configuration d'Apache (httpd.conf) et rajoutez-y les lignes suivantes :
Bien entendu le chemin défini dans Directory peut varier selon votre installation.
Le plus dur est fait et la configuration est presque fini ! Il vous suffit maintenant de visiter la page où vous avez placé tileCache. Vous devriez alors voir apparaitre l'interface d'OpenLayers avec la couche vmap0 de MetaCarta affichée. Si vous allez dans votre répertoire temp, vous retrouverez l'image qui a été mise en cache.
Les différents modes d'utilisation de tileCache#
TileCache peut être utilisé de plusieurs façons (CGI, FastCGI, Python...). Nous étudierons en particulier le mode CGI qui est le plus simple, ainsi que le mode CGI avec le mod_python d'activé.
La première option sera étudiée très rapidement puisque c'est celle proposée par défaut et qui normalement devrait déjà fonctionner. Dans ce mode, le client interrogera tileCache de la manière suivante (exemple utilisant la notation OpenLayers) :
ol_map = new OpenLayers.Map('ol_map', {'controls': [], 'maxZoomLevel': 17} );
wms_sigma = new OpenLayers.Layer.WMS(
"TIGER", "http://sigma.openplans.org/tilecache-1.3/tilecache.cgi?",
{layers: 'sigma' },
{numZoomLevels: 17}
);
ol_map.addLayer(wms_sigma);
Passons maintenant à l'optimisation. Les lignes qui suivront permettront d'améliorer sensiblement les performances de tileCache.
tileCache avec apache en mode mod_python#
TileCache est écrit en python, néanmoins le fonctionnement par défaut se fait en mode CGI. Cela entraine pour Apache, à chaque requête, un chargement de l'exécutable python afin de traiter le fichier tilecache.cgi. Il est plus intéressant de charger directement le mode python dans apache.
Différentes étapes sont nécessaires. Tout d'abord activer, dans la liste des modules, le mod_python (LoadModule python_module modules/mod_python.so). Une fois votre serveur Web redémarré (httpd restart) l'extension python sera alors directement chargée en mémoire. Si votre version d'apache ne propose pas par défaut le mode python celui-ci est téléchargeable ici ou bien pour les linuxiens directement depuis votre gestionnaire de packages (apache-mod_python).
Pour cette seconde étape je n'ai trouvé aucune documentation s'y rapportant. Toutes remarques sont les bienvenues. En effet, pour réussir (de mon côté) à activer le mode python j'ai du auparavant compiler le script python ce qui a permis d'initialiser le service TileCache/Service.py
. Pour cela taper la commande suivante (dans un shell) :
pathToTileCache>py setup.py install
Tout comme nous l'avons fait pour notre script cgi, il va falloir autoriser l'exécution par Apache de script python dans notre répertoire tileCache. Pour cela il faut ajouter dans httpd.conf les lignes suivantes :
AddHandler python-program .py
PythonHandler TileCache.Service
PythonOption TileCacheConfig /var/www/html/tilecache/tilecache.cfg
Il ne vous reste plus qu'une petite étape, modifier votre script pour qu'il ne pointe non plus vers tilecache.cgi mais vers tilecache.py. Si vous ne disposez pas de tilecache.py dans votre dossier tileCache, il vous suffit simplement de changer l'extension du .cgi en .py.
Voilà vous devriez être maintenant en mesure d'utiliser tileCache en mode full Python. L'appel côté client se fera de la manière suivante :
ol_map = new OpenLayers.Map('ol_map', {'controls': [], 'maxZoomLevel': 17} );
wms_sigma = new OpenLayers.Layer.WMS(
"TIGER", "http://sigma.openplans.org/tilecache-1.3/tilecache.py?",
{layers: 'sigma' },
{numZoomLevels: 17}
);
ol_map.addLayer(wms_sigma);
Paramétrer le fichier de configuration#
Maintenant que vous avez défini le mode d'exploitation que vous souhaitez nous allons passer à la configuration de tileCache. Dans un premier temps, nous étudierons les options générales, puis nous mettrons en pratique ce tutoriel en ajoutant une couche personnalisée.
Configuration : tilecache.cfg#
Tout le paramétrage de vos couches, la configuration de chacune d'entre elles s'effectuent dans le fichier tilecache.cfg. Il respecte une structure précise qu'il est important de comprendre.
Structure du fichier tilecache.cfg#
Bien que simple, le fichier tilecache.cfg respecte une architecture précise.
Tout d'abord, vous devez prendre soin de bien séparer vos blocs de configuration. Ces derniers sont reconnaissables aux deux crochets qui les encadrent ex : [cache]. Chaque couche (ou groupe de couche) devra également être noté de la même manière ex : [macouche1], [monGroupeDeCouche]... Si vous faites l'essai avec une configuration valide vous verrez que tileCache utilise ce nom entre crochet pour créer un dossier du même nom dans le répertoire, définit dans [cache]. C'est dans ce dossier que seront entreposées toutes les tuiles.
Note
A noter que pour changer le dossier de destination des couches, il vous suffit de modifier le chemin spécifié dans [cache].
Option de configuration des couches#
Il est important de comprendre que dans un même bloc il peut être défini une ou plusieurs couches. Vous pouvez par exemple choisir de les regrouper par thématique. Les options de configuration pour un bloc de couches sont les suivantes :
bbox#
L'extension géographique de la couche. La tableau contenant la liste des résolution par défaut est égal à l'extension de la couche divisée par 512(deux tuiles standards)
debug#
Active ou non l'enregistrement des erreurs dans le fichier error.log (par défaut yes)
description#
Description de la couche. Par défaut la valeur est nulle.
extension#
Format (extension) de l'image générée. Paramètre utilisé lors de l'appel vers les serveurs WMS ainsi que lors de la sauvegarde des images générées.
layers#
Chaine de caractère (string) où sont définies la ou les couches à afficher. C'est ce paramètre qui est utilisé lors des appels WMS.
levels#
Nombre de niveaux de zoom. Si le paramètre résolution est également défini alors celui-ci est prioritaire.
mapfile#
Chemin (absolu) ou est le mapFile. Obligatoire pour les couches de type MapServer et Mapnik.
maxResolution#
Résolution maximale. Si celle-ci est définie, un tableau de résolutions intermédiaires est automatiquement calculé en se basant sur le nombre de "levels" défini.
metaTile#
Ce paramètre permet d'améliorer la qualité des images générées. En effet, par cette méthode, lors de l'appel une seule tuile est demandée. Celle-ci est ensuite découpée grâce à la librairie Python Imaging. Les valeurs possibles sont yes ou no. Attention en cas d'utilisation de ce paramètre l'installation de la librairie Python Imaging est obligatoire.
metaBuffer#
Nombre de pixels supplémentaires qui seront ajoutés lors de la création de la tuile. Par défaut sa valeur est 10.
metaSize#
Ce paramètre définit combien de (sous)tuiles seront générées lorsque le mode metaTile est activé. La notation se fait de la manière suivante integer,integer. Par défaut les valeurs sont 5,5.
resolutions#
Liste de résolutions séparées par une virgule.
size#
Définit la taille des tuiles à générer. La notation se fait de la manière suivante integer,integer. Par défaut les valeurs sont 256,256.
srs#
Chaine de caractère (string) définissant la projection utilisée. La valeur par défaut est : "EPSG:4326".
type#
Type de couche qui sera utilisé. Les options sont : WMSLayer, MapnikLayer, MapServerLayer,ImageLayer
url#
URL à utiliser quand la requête porte sur un serveur WMS (type WMSLayer). Ce paramètre est obligatoire lorsque la requête est de type WMS.
watermarkImage#
Ce paramètre permet, lors de la création des tuiles, d'ajouter une image définie. Cela pourrait être par exemple une image en philigrame comme le fait GoogleMap ou le GéoPortail. Ce paramètre prend en attribut le chemin où est entreposée votre image. Il est recommandé d'utiliser une image de la même taille (size) que les tuiles. Si vous n'avez défini aucun paramètre de taille la valeur par défaut est 256x256. A noter qu'il n'est pas possible d'utiliser des images entrelacées (interlaced).
watermarkOpacity#
Le paramètre watermarkOpacity définit l'opacité à appliquer à l'image qui sera ajoutée. La valeur (flottant) varie entre 0 et 1.
extent_type#
En définissant ce paramètre comme "loose" vous autoriserez TileCache a générer des images en dehors de l'extension géographique préalablement définie (bounding box). Ce paramètre peut être utile pour les personnes ne sachant pas à quelle extension il sera nécessaire d'arrêter la génération des tuiles.
tms_type#
En définissant ce paramètre comme "google" cela intervertira la verticalité (pour utiliser le modèle x/y spécifique de google)
Ajouter ses propres couches#
Comme nous l'avons vu précédemment pour ajouter une nouvelle couche, il suffit de déclarer un bloc entre crochets avec à l'intérieur le nom de la couche. Une déclaration classique utilisant MapServer comme serveur WMS serait la suivante.
[myOwnLayer]
type=WMSLayer
url=http://localhost/cgi-bin/mapserv?map=/var/www/html/mapserver/monFichierMap.map
bbox=55.185611724,-21.415085482499997,55.867049316,-20.8459795275 #Extension de la couche
layers=fond_carto,niveau_2,niveau_0 #Nom des couches telles que définit dans le mapFile
srs=EPSG:4326
extent_type=loose
maxResolutions=0.0013309327968750034
levels=10
extension=png
metaTile=true
Astuces d'utilisation et de configuration#
- Pré-remplir le cache
Il peut être agréable d'avoir quelques (ou tout) les niveaux de zoom prégénérés. Pour cela tileCache est livré avec un petit "utilitaire" nommé tilecache_seed.py
. Celui-ci prend trois arguments
- l'URL du serveur WMS
- Le nom de la couche défini dans le fichier de configuration
- les niveaux de zoom début et fin
Ce qui donne l'instruction suivante (à exécuter dans un shell) :
python tilecache_seed.py ‘http://localhost/cgi-bin/mapserv?map=/var/www/html/mapserver/monFichierMap.map’ myOwnLayer 0 3
Ici, nous allons pré-générés les niveaux de zoom compris entre 0 et 3 (en réalité 0 jusqu'à 2 effectif) pour la couche définie comme myOwnLayer dans le fichier de configuration qui s'appuit sur le mapfile dont l'adresse est http: //localhost/cgi-bin/mapserv?map=/var/www/html/mapserver/monFichierMap.map
.
Il reste deux améliorations possibles :
- Forcer le cache client : il peut arriver que même si une image a déjà été générée le client la redemande à nouveau. Cela est dû au fait que le serveur Apache lors du premier appel n'a pas spécifié la durabilité de la "transaction". Cela peut être réglé par l'ajout du paramètre ExpiresActive.
- Simuler plusieurs serveurs : Deuxiémement, il est possible de simuler l'existence de plusieurs serveurs en se basant sur différents noms de domaine. Cela aura pour effet d'augmenter le nombre de requêtes envoyés et donc de diminuer le temps de chargement.
Pour ces deux dernières optimisations je vous conseille plus que vivement la consultation du site NeoGeo. Vous y trouverez les compléments d'information dont vous avez besoin. J'ajouterai également le site SoftLibre ou vous trouverez une traduction en français de l'article de Chris Holmes.
Conclusion#
TileCache est l'outil indispensable pour tous projets utilisant comme source de données un serveur WMS. Il apportera une fluidité incontestable à vos applications sans nécessiter de profonds bouleversements technologiques.
A noter, que pour les personnes utilisant GéoServer il existe un équivalent nommé GéoWebCache.
Auteur·ice#
Arnaud Vandecasteele#
Bien qu'issu à l'origine d'un parcours universitaire (doctorat et post-doc), j'ai finalement tenté l'aventure entrepreunariale au travers de Geolab.
Mes principaux centres d'intêrets dans le domaine de la géomatique portent sur les logiciels Open Source et plus particulièrement QGIS.
J'aime également le développement informatique avec une forte préférence à tout ce qui se passe côté serveur (base de données, traitements, etc.). Côté techno, mes choix se portent habituellement sur du (Geo)Django et PostgreSQL/PostGIS.
Pendant mon temps libre, vous me trouverez un GPS à la main afin de contribuer à OpenStreetMap ou sur un tatami en train de pratiquer le Jiu-Jitsu Brésilien.
Si vous êtes intéressé par l'un ou tous ces sujets, n'hésitez pas à me contacter !
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